lundi 12 janvier 2015

Charlie demain (2)


Dans ces jours terribles d'émotion forte que nous avons vécus, nous ne devons pas mélanger Islam, foi, vivre sa foi, être musulman et l'Islamisme. Les Islamistes, les Djihadistes sont des fanatiques. 
Les 17 victimes sont mortes parce qu'en France, comme dans très peu de pays dans le monde, la liberté d'expression existe. Et nous avions oublié ça car nous sommes nés avec elle. Elle est comme naturelle… Ces morts nous rappellent cruellement qu'elle ne l'est pas.

C'est un combat qui a été mené depuis des siècles, des noms me reviennent comme Honoré Daumier, André Gill, Charles Léandre, Caran d'Ache, Cham et bien d'autres..., "Le Charivari" (publié entre 1832 et 1937), "L'assiette au Beurre" et "Le Rire" (hebdos satiriques publiés au début du XXe siècle) témoignent de cette recherche permanente de moquerie, d'humour et de caricature. Se moquer des riches, des puissants, de Dieu, du dieu quel qu’il soit, le sien et celui du voisin. Le dessin, quelle blessures il peu infliger, quelles vérités il peut révéler !
Des caricaturistes Mulatier ou Morchoisne, de Reiser à Cabu, Charb, Plantu, Siné, Wolinski, Riss, les dessins des meilleurs auteurs sont indispensables. Du Canard Enchaîné au New Yorker, ils témoignent, provoquent, émeuvent, révoltent mais ils doivent être présents.
Parfois nous ne sommes pas d'accord avec eux ou nous trouvons qu'ils vont trop loin... C'est la Démocratie. Il faut chercher des arguments, écouter ceux qui ne pensent pas comme nous, échanger avec eux et même évoluer, changer d'idée...

Un débat n'est en aucun cas pas un assassinat. Nous n'avons pas élevé nos enfants pour ça. Ils parlent beaucoup entre eux dans les cours de récréation et spontanément, ils ont écrit au stylo "Je suis Charlie" dans la paume de leur main. 
Ma fille a dessiné des personnages qui crient combien ils aiment la liberté d'expression... L'Humour de Charlie Hebdo, c'est comme celui d'une cour de récré. Il est libre et il est universel. Que les morts servent à nous rapprocher tous et pas seulement le temps d'une marche.
Demain, par exemple, quand nous aurons enlevé de nos profils facebook nos "Je suis Charlie" et nos carrés noirs, quand nous aurons remis des photos de nous-mêmes, quand nous aurons fait notre deuil, que restera-t-il de ces quatre jours abominables et de ces marches fraternelles ?


Aucun commentaire: