Lee Miller. Modèle et photographe.

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Lee Miller Torso by Man Ray. 1930.

Man Ray était son Pygmalion, elle était un Torse, la Beauté, l’Idéal…. Le relief et le galbe d’une poitrine révélés par les courbes de niveau d’un rideau de dentelle dont le fin découpage en fait surgir un territoire vivant... Mais Lee Miller désirait ne pas être qu’un corps. 

Elle a voulu être. Avec passion. Sans être recadrée, réduite, à une partie d’elle-même ou à une apparence. Comme elle l’a été depuis son plus jeune âge. Alors, elle a tenu tête puis quitté Man Ray.

Correspondante de guerre de l’armée américaine, elle photographie à son tour. Mais ce sera habillée en homme, au cœur des troupes, au milieu de tous ces hommes qui l’avaient peut-être admirée, désirée dans sa vie d'avant… 

Elle photographie le quotidien des G.I. qui délivrent l’Europe. La France, la Roumanie, L’Autriche... La lassitude, l’oppression, et l’horreur… Les camps de concentration de Dachau, Buchenwald. La mort, les corps nus décharnés jetés à la fosse commune…  

Alors, on devine une parenté entre ces corps sans vie et son propre corps exposé à l’objectif inquisiteur et « artistique » de son père, celui qui doit la conduire à l’âge adulte et qui brise les notions de bien, de mal, qui détruit à jamais toute possibilité de vie amoureuse…. Une fêlure originelle qui l’empêchera d’être une vraie mère.

Anthony Penrose, son fils, cherche désespérément à comprendre Lee Miller, la femme et la mère. Il part à sa recherche, découvre ses carnets et nous permet de deviner quelle femme se dévoile dans ceux-ci.

© Arte Video. 2006.

"Lee Miller ou la traversée du miroir"
Un film magnifique sur l’apparence et l’absence de Sylvain Roumette.
Arte Video.